Tengo el tiempo justo para una pequeña entrada. Un fragmento de Pélleas et Mélisande: "Voici ce qu'il écrit". En él Geneviève lee a Arkel la carta que Pélleas ha recibido de su hermano Golaud. Aquél tendrá que elegir entre el amigo moribundo y el hermano.
Hoy toca fritura, la escuchamos por la mezzosoprano francesa Germaine Cernay (1900-1943). Realizó la mayor parte de su corta carrera en Francia, sobre todo en la Opéra-Comique (Salle Favart). Espero que su interpretación os guste.
Voici ce qu'il écrit
à son frère Pelléas:
(Modéré)
«Un soir, je l'ai trouvée
tout en pleurs
au bord d'une fontaine,
dans la forêt où je m'étais perdu.
Je ne sais ni son âge,
ni qui elle est,
ni d'où elle vient
et je n'ose pas l'interroger,
car elle doit avoir eu
une grande épouvante,
et quand on lui demande
ce qui lui est arrivée,
elle pleure tout à coup
comme un enfant,
et sanglote
(D'une voix étouffée)
si profondément qu'on a peur.
Il y a maintenant six mois
que je l'ai épousée
et je n'en sais pas
plus que le jour
de notre rencontre.
En attendant, mon cher
Pelléas,
toi que j'aime plus
qu'un frère,
bien que nous ne soyons
pas nés de même père,
en attendant,
prépare mon retour...
(Avec une émotion contenue)
Je sais que ma mère
me pardonnera volontiers.
Mais j'ai peur d'Arkel,
malgré toute sa bonté.
S'il consent néanmoins
à l'accueillir,
comme il accueillerait
sa propre fille,
le troisième jour qui
suivra cette lettre,
allume une lampe
au sommet de la tour
qui regarde la mer.
Je l'apercevrai du pont
de notre navire;
sinon, j'irai plus loin
et ne reviendrai plus...»
Qu'en dites-vous?
à son frère Pelléas:
(Modéré)
«Un soir, je l'ai trouvée
tout en pleurs
au bord d'une fontaine,
dans la forêt où je m'étais perdu.
Je ne sais ni son âge,
ni qui elle est,
ni d'où elle vient
et je n'ose pas l'interroger,
car elle doit avoir eu
une grande épouvante,
et quand on lui demande
ce qui lui est arrivée,
elle pleure tout à coup
comme un enfant,
et sanglote
(D'une voix étouffée)
si profondément qu'on a peur.
Il y a maintenant six mois
que je l'ai épousée
et je n'en sais pas
plus que le jour
de notre rencontre.
En attendant, mon cher
Pelléas,
toi que j'aime plus
qu'un frère,
bien que nous ne soyons
pas nés de même père,
en attendant,
prépare mon retour...
(Avec une émotion contenue)
Je sais que ma mère
me pardonnera volontiers.
Mais j'ai peur d'Arkel,
malgré toute sa bonté.
S'il consent néanmoins
à l'accueillir,
comme il accueillerait
sa propre fille,
le troisième jour qui
suivra cette lettre,
allume une lampe
au sommet de la tour
qui regarde la mer.
Je l'apercevrai du pont
de notre navire;
sinon, j'irai plus loin
et ne reviendrai plus...»
Qu'en dites-vous?
Esto es lo que le escribió a su hermano Pelléas: (Con moderación) «Una tarde la encontré, bañada en lágrimas, al borde de una fuente, en el bosque en el que yo me había perdido. No sé su edad ni quién es, ni de dónde viene, y no me atrevo a interrogarla, porque debe haber pasado mucho miedo, y cuando se le pregunta qué le ha sucedido, repentinamente comienza a llorar como un niño, y balbucea entre sollozos (Con voz contenida) con una voz tan ahogada que da miedo. Ahora ya hace seis meses que nos casamos, y no sé más de ella que el día de nuestro primer encuentro. Mientras tanto, querido Pelléas, a quien amo más que a un hermano, aunque no hayamos nacido del mismo padre, mientras tanto, prepara mi regreso... (Con una emoción contenida) Sé que mi madre me perdonará de buen grado. Pero tengo miedo de Arkel, a pesar de toda su bondad. Sin embargo, si él acepta recibirla, como recibiría a su propia hija, el tercer día después de haber recibido esta carta enciende una lámpara en lo alto de la torre que mira hacia el mar. Yo la divisaré desde el puente de nuestro barco; si no, me iré lejos y no regresaré más...» ¿Qué dices a esto?
Cernay recrea de manera exquisita la lectura de la carta: levedad de acentos, ligeros desvanecimientos de la voz, naturalidad y delicadeza, toda la contención que se exige. Además me ha gustado su rápido y expresivo vibrato, que colorea un discurso vocal austero que llama a las puertas de la declamación. Una interpretacion tan sugestiva como la música de Debussy.
ResponderEliminarDe esta mezzo no tenía ni idea, otro descubrimiento made in "Cantan ellas". El autor de la carta ya me suena más.
Pues hoy mismo ha aparecido un enlace para descargarse la grabación completa de Desormière en http://sictransitoperamundi.blogspot.com
ResponderEliminarMélisande - Irène Joachim
Pelléas - Jacques Jansen
Golaud - Henri Etcheverry
Geneviève - Germaine Cernay
Arkel - Paul Cabanel
Yniold - Leila Ben Sedira
Un berger - Emile Rousseau
Un médecin - Armand Narçon
Choeur et Orchestre Symphonique
Roger Desormière
Enregistre 26.V.1941
Debe ser la primera grabación de estudio de "Pelléas et Mélisande". ¡Gracias por el enlace!
ResponderEliminarTe va a gustar seguro. Cabanel apareció por este blog hace unos meses, no sé si lo recordarás, os gustó mucho.
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